La majorité des enfants dyslexiques rencontre des difficultés au niveau du traitement visuel qui est la manière dont il capte l’information visuelle, indépendamment de toute composante de sens. Son efficience est indispensable pour une lecture fluide. Elle ne l’est pas chez le sujet présentant des troubles visuo-attentionnels et/ou neurovisuels.
Précisons ces deux mots :
Pour un bon traitement visuel, le sujet met en place des stratégies d’exploration visuelle. Le cerveau commande et entraîne l’œil à regarder au bon endroit, à balayer rapidement et efficacement un texte par exemple (en situation de lecture : il faut lire les lettres, les mots et explorer chaque ligne de la façon la plus logique et rigoureuse possible).
Les petits en Classe Préparatoire commencent bien souvent l’apprentissage de la lecture en mettant le doigt pour suivre la ligne et ont parfois du mal à revenir à la ligne en dessous. C’est normal. Ces petits soucis de démarrage s’effacent progressivement avec la mise en place progressive des stratégies de balayage linéaire.
L’efficacité du traitement visuel a ses exigences :
Ce qui se passe chez un dyslexique ? Il reste pénalisé et perd souvent le fil de la lecture :
Conséquences notoires : fatigue et lenteur dans la lecture et l’écriture.
Que faire pour conserver toute son énergie au travail et lui permettre de ressortir ses connaissances sans perdre son temps et ses forces à traiter l’information ?
Une réponse sans détours : lui éviter les multi tâches, les multi consignes, les multi informations, en un mot : sim-pli-fier.
Puisqu’il éprouve des difficultés à prendre simultanément en compte plusieurs informations, il faut lui « alléger » ce qu’on pourrait appeler son « cahier des charges » : La consigne devra être claire, simplifiée au maximum pour le mettre en « mono tâche », de façon à lui libérer de l’énergie potentielle pour traiter le texte ou la leçon et faire ce qu’on lui demande : ressortir les connaissances apprises et non pas gaspiller son énergie à comprendre ce qu’on veut de lui.
Un paramètre intervient dans les difficultés de copiage : c’est la fenêtre de copie qui se définit comme « la capacité à copier des caractères qui n’ont aucun sens connu ou ne forment pas une syllabe connue ». Ce paramètre s’appelle aussi empan visuel.
Cette capacité à recopier des caractères s’agrandit jusque vers l’âge de 11 ou 12 ans. Puis elle se stabilise à environ 7 plus ou moins 0,5 caractère pour un individu sans problème particulier.
L’élève dyslexique doit faire appel à sa mémoire visuo-spatiale, visuo-orthographique et à ses capacités visuo-attentionnelles pour copier. Ces dernières étant déficientes, le travail lui coûte beaucoup trop d’énergie.
Il va également avoir du mal à recopier des signes graphiques, tel un carré avec un trait oblique à l’intérieur, oblique à gauche ou oblique à droite (modèle ci-contre).
S’engendre alors une énorme fatigue. Que faire ?
Réponse claire : il faut éviter au maximum la copie. Les enfants dyslexiques ne sont pas des «feignants » qui ne veulent pas copier. Copier des groupes de lettres (qui, pour lui, ne veulent rien dire), à grande échelle (comme quelques pages format A4) les épuise littéralement et découragerait une personne sans problème particulier.
Pour les parents, il est nécessaire de copier à la place de leur enfant, lorsqu’il fait ses devoirs. Mieux : le faire sous sa dictée à l’ordinateur. Lire à sa place pour qu’il comprenne mieux. En un mot : lui servir de lecteur/scripteur.
Quant aux enseignants, il est nécessaire de donner les cours sous forme de copies propres pour qu’il écoute le cours, prenne quelques notes en marge, mais ne s’épuise pas à copier (et pire, à copier au tableau, avec des allers et retours incessants et fatigants pour les yeux et la tête).
Pour les petits, il est intéressant d’anticiper ou de bien faire travailler les fonctions cérébrales de traitement visuel par toutes sortes de jeux qui existent sur le marché (Lynx, Dobble, les jeux de société qui demandent de rechercher un élément parmi d’autres, et puis tous les jeux des 7 différences, les jeux que l’on trouve dans les magazines d’été et les cahiers de vacances etc.).