Comment apprendre et mémoriser un mot nouveau ?

La mémorisation des mots

Pour un élève en difficultés scolaires, il ne suffit pas de regarder un mot nouveau pour en saisir le sens et le mémoriser. En effet, un élève porteur de troubles dys a besoin de visualiser un mot environ 2 000 fois pour le mémoriser ! Il est insensé de lui faire copier quelques dizaines de fois ce mot.

Connaître un mot, c’est lui donner du sens avant toute chose. C’est-à-dire lui donner VIE, le relier à une image mentale, à du vécu – une sensation – ou du concret – à un geste ou un son – à une explication logique, une définition conventionnelle ou encore tout simplement à l’imagination personnelle ou symbolique.

Mémoriser un mot nouveau sur lequel on a mis du sens, c’est retenir aussi :

1°) la morphologie des mots: comment est-il construit ? avec un mot racine et des affixes ? 

L’enseignant peut utiliser des cubes ou des legos® pour construire concrètement le mot.
Exemple : étudions le mot : dérangement

Observons le mot racine : rang constitué de deux affixes (en violet)¹

Ajoutons lui un Préfixe et un Suffixe². Notons au passage que le préfixe précède le nom et le suffixe suit le nom.

Le mot peut ainsi être rattaché à ses « cousins »,  mots de la même famille issus du même radical.

Si le mot n’a pas une morphologie évidente ou logique, retenons-le par association d’une image suggestive aux lettres le constituant. La mémorisation est ainsi grandement facilitée.

Un exemple : l’orthographe d’usage du mot tunnel nous présente 2 consonnes « n » à mémoriser arbitrairement. Retenons qu’un tunnel possède deux entrées pour les deux sens de circulation et donc 2 « n ». Nous pourrions ainsi dessiner le tunnel de la façon suivante :

 

2°) l’orthographe

Étudier les homophones en reprenant les liens concrets ou imaginaires : prenons les 4 homophones : vert, vers, verre, et ver.

Phases pour retenir l’orthographe

3 phases sont nécessaires pour retenir l’orthographe :

• la phase de perception : l’élève visualise le mot écrit. Il apprend à photographier le mot. Lui expliquer qu’il prend réellement une photo.
• la phase d’évocation mentale : il ferme les yeux, s’isole et visualise un tableau dans sa tête. Lui poser des questions : « Tu vois écrit le mot ? de quelle couleur est ton tableau ? De quelle couleur l’as-tu écrit ? Combien de lettres dans le mot ? Quelle est la première lettre ? la dernière ? Combien de voyelles ? » etc…
• la phase de production : il ouvre les yeux, et écrit le mot sur un support. S’il y a une erreur de transcription, revenir à la phase de perception, puis évocation, puis production.  Il est parfois nécessaire de changer de lieu (dans une pièce, ou changer de pièce) pour passer à la troisième phase de production. L’élève, en se déplaçant physiquement, « se met en projet » et optimise sa production.

 

3°) la nature des mots : est-ce un verbe, un nom, un déterminant ? 

Il est nécessaire d’attribuer une couleur à chaque nature de mot (pour les mots principaux : noms, verbe, adjectifs)³.
Le mot nouveau sera utilisé dans une phrase et on étudiera la fonction qu’il occupe. Ce mot, isolé ou groupé dans un « groupe complément », illustre une idée ou  qualifie une action. Il est intéressant, au cas par cas, d’utiliser des marqueurs couleurs de fonction dans la phrase, des marqueurs d’idées⁴.

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1 Notons au passage que le mot rang est un nom, nom de chose, en bleu primaire. Voir référence marqueurs couleur grammaticaux. Ouvrage tome 1 d’Odile Golliet « La dyslexie, prise en charge à l’école et à la maison »

2 Voir le tableau d’affixes proposé par Odile Golliet dans tome 1 « La dyslexie, prise en charge à l’école et à la maison » ou « Anglais pour les dys »

3 Se référer aux marqueurs couleurs  utiles en grammaire – tableau d’Odile Golliet

4 Se référer aux compléments-idées de manière, lieu, quantité, temps.